samedi 2 avril 2011

Apaisement

Il peut sembler long, le chemin qui permet de découvrir la fécondité des temps vides. De loger son vide intime dans le temps qui passe, sans chercher à le remplir, de parvenir à nicher sa peur et ses doutes, sans vouloir se fuir, et ainsi entrer en soi-même et écouter battre les heures vides comme on entend battre son coeur.

N'étant pas de nature contemplative, bien au contraire, il m'a fallu du temps pour parvenir à m'installer dans l'instant, pour me sentir capable de profiter de sa saveur sans me projeter dans des spéculations sur l'avenir, même immédiat, ou ruminer le passé, même très proche. Y parvenir est un exploit dont je suis très fière. Un exploit bien rare encore mais que je m'exerce à renouveler chaque fois que je peux. Sans me forcer, sans me donner l'objectif de me transformer en sage hindou ou tibétain, j'ouvre des petites fenêtres de vacuité dans le tissu quotidien de mes journées.

Maryse Vaillant. Mes petites machines à vivre. JCLattès 2011. p:132 et 138

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